Quand l'Anjou s'invite en Provence !

In Vino Veritas, terre d’accueil des cavistes itinérants… Les membres de l’association sont tellement bons élèves que leur professeur et président émérite ne leur suffit plus… ils se sont alors vus dans l’obligation d’ouvrir leur porte à un homme spécialisé en vins d’Anjou, avant tout commercial pour les vins de son domaine.

L’occasion d’une 1ere soirée chez Patrick, notre secrétaire préféré, dans sa demeure à peine achevée, sur les hauts du village. Grande salle à manger, immense baies vitrées avec vue sur la vigne voisine, éclairage type château de Versailles… un cadre idéal pour une dégustation peu ordinaire !

Et que commence la ronde des vins d’Anjou, ou plutôt la ronde des rouges, blanc et rosés issus du Vignoble Musset, avec de fréquentes comparaisons avec les vins du domaine voisin. L’Anjou, géographiquement proche du pays nantais et de ses Muscadets, proche également des Coteaux du Layon et du souvenir mielleux qu’ils laissent en bouche ! Bref, l’Anjou, c’est le pays du Chenin, un cépage honoré par la dégustation de ce soir là.

2 p’tits blancs et puis s’en vont...

• Echauffons les papilles avec un blanc sec 2002, aux arômes de miel d’acacia, de coing et de pêche ; le tout dans un métissage complexe. Un vin de garde (10 ans) qui saura honorer les apéritifs et les poissons en sauce.

• Testons alors le vin du domaine voisin, de la même année et issu du même cépage… et non, il n’est pas le jumeau du 1er et se distingue par des arômes minéraux prononcés…  comme quoi, le travail du vigneron n’est pas à négliger dans la qualité gustative des vins !

Mets préconisés :

Rouget à la Patrick  : chauffez votre four très chaud et placez vos rougets sur du pain frais, sans aucune fioriture en plus. Passez sous le grill 10mn et… Patrick vous invite quand vous voulez !

2 rosés sinon rien...

• Rosé de Loire pour vous servir, 100% cabernet franc, arômes de fruits rouges compotés, de miel et de vanille. Pour changer de nos nectars de Provence et pour accompagner notre été !

• Le vin des dames saura en surprendre plus d’une par sa rondeur et sa tendresse en bouche… Nous parlons bien sûr du Cabernet d’Anjou 2003, un rosé vendanges tardives agréablement sucré et léger. Un moelleux-rosé unique en France aux arômes de fruits compotés voire surmûris (c’est dire le voyage gustatif !) et une note de champignon après oxygénation. Il se gardera 10 à 15 ans et ses 12° sauront l’accorder avec l’apéritif et les viandes blanches.

2 moelleux sans confession...

• Un blanc moelleux du domaine Le Pélican, aux arômes de fruits confits et surmûris, dus à l’action du botrytis, ce champignon ou pourriture noble qui apporte un peu de douceur dans un monde de moût. Un vin issu d’un raisin ramassé avec amour et surtout à la main, grappe par grappe, soit un rendement de 18 hecto à l’hectare contre 38 habituellement, pour le même cépage (ici le chenin).

• Le même, mais issu du domaine voisin… tout aussi séducteur !

4 rouges, plus rien ne bouge...

• Petit Anjou village primé au guide Hachette : un rouge Cabernet franc (différent du Sauvignon, plus fruité) aux arômes de pierre à feu, de poivron (significatif), de griotte confite. Un vin à laisser vieillir 5-6 ans en cave.

• Un vin de la canicule soit de 2003, un Anjou du Vignoble Musset, honoré d’une étoile au guide Hachette par ses arômes de fruit rouges, typique des vins d’Anjou.

• Deux Vins d’appellation Anjou Gamay, issus principalement du cépage Gamay noir (originaire du Beaujolais). Des arômes de fruits variés pour celui du domaine de notre invité, différent du domaine du voisin avec ses notes poivre et champignon.

Quand le chat est parti, les souris s’ouvrent un Sauternes...

Après la dégustation de ces "10 vins", sans vraiment de "recrachage professionnel" mais plutôt avec une ingestion modérée et un remplissage raisonné des verres (pas plus haut que le bord), Patrick nous a sorti un vin de derrière les fagots, qui clôturait bien cette soirée œnologique : un Sauternes 1992, Château d’Arche.

13 ans d’âge, en pleine adolescence, ce vin essentiellement issu du cépage Sémillon a donné à notre fin de soirée un bain de coco et d’ananas, de douceur moelleuse et de langueur paradisiaque. Un vin d’une qualité gustative exceptionnelle, d’une complexité en bouche qui a nécessité plusieurs gorgées pour être révélé au mieux.

Informations pratiques et techniques...

La langue et les zones du goût :

-les capteurs sucrés se situent sur le devant de la langue. Voilà pourquoi toute dégustation de vin doit s’accompagner d’un passage de la langue sur les gencives.

-les capteurs à tanins sont sur l’arrière de la langue, tout au fond.

- les capteurs amers sont sur les côtés de la langue, vers le fond de la bouche.

-les capteurs acides sont à côtés des capteurs amers, mais vers l’avant de la bouche.

-les capteurs de texture sont au milieu de la langue et permettent ainsi de sentir l’épaisseur d’un vin, c’est la détection tactile du vin.

Un vin chaptalisé est un vin auquel on a ajouté du sucre, artificiellement.

Un rouge madérisé peut se rattraper en versant du cognac dans un verre (ou dans une carafe). En tapisser consciencieusement le verre puis jeter le cognac et y mettre le vin.

Mélanie

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Pour en savoir plus sur le mode de dégustation, consulter le règlement, article 3...

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