Repas gastronomique de fin d'année

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- Champagne Brut 1er Cru Cattier (6,7 sur 10)

- Champagne Rosé Cattier (6,2 sur 10)

- Chablis 1er Cru Vaulorent Brocard 2006 (6,2 sur 10)

- Côtes du Luberon Clapier Tessiture 2005 (6,3 sur 10)

- Corse Figari Clos Canarelli 2005 (7,5 sur 10)

- Maury Mas Lavail 2005 (7,3 sur 10)

Le résumé

Petit résumé des vins dégustés à cette soirée…

1) A l’apéritif, avec les premières mises en bouche, l’ouverture s’est faite avec deux Champagnes Cattier. « Champagne, l’amour de la bonne terre » titre le magazine « Saveurs » de ce mois-ci (n° 166). Il paraît que le terroir retrouve son sens, grâce à des vignerons obstinés qui travaillent dur et y mettent tout leur savoir traditionnel pour lui donner une identité.   La famille Cattier produit son Champagne depuis 1763 (Cette longévité est une preuve de réussite et d’appréciation d’un public connaisseur). Mais ce n’est qu’à partir de 1918 qu’elle a réellement commencé à élaborer ses propres Champagnes et à les commercialiser sous le nom familial. Pas vraiment « artisan –producteur », mais pas non plus « grande firme productive », ce domaine s’étend sur 20 ha et ses caves comptent parmi les plus profondes de la Champagne : elles sont creusées sur trois niveaux et leurs voûtes présentent trois styles d’architecture différentes.

Avec les amuse-bouche et les petits biscuits de l’apéritif, le « Rosé 1^er cru » se révélait idéal. Une belle robe saumonée et un joli nez de fruits rouges, mis en valeur par quelques appétissantes notes grillées. Son grand frère, plus sérieux et plus conventionnel, comme tous les grands frères, le « Brut 1^er cru », se développe plus vers les fleurs d’acacia et les fruits confits, relevés de quelques notes d’agrumes, idéales en cette saison de fête du citron. Plus sage, le grand frère, avec des bulles fines mais puissantes et une belle longueur en bouche.

2) Ouverture du repas après le traditionnel discours de Monsieur Président. Comme chaque année, les vins sont commentés par Hervé. Le premier plat était mis en valeur par un Chablis, un des plus anciens vignobles de France,. Naturellement 100% Chardonnay, ce vin est produit sur un domaine assez vaste de 120 ha avec une grosse production. Jean Marc Brocard élève ses vins en cuves inox et refuse le chêne qui, d’après lui, apporte le goût boisé et vanillé gommant la finesse de la minéralité. Le Chablis dégusté ce soir, le « Chablis 1^er cru Jean Marc Brocard Vaulorent 2006 » n’est plus en vente, tant son succès fût grand. Les convives en ont profité : une explosion d’arômes de fruits, d’agrumes et de fleurs blanches au nez, complété par une fine élégance en bouche : un pur délice ! Il obtient cependant un petit 6,2 sur 10 à la notation, preuve que la finesse ne réjouit pas tout le monde.

3) Passons aux rouges. Deuxième plat et plateau de fromage, avec « Clapier » et « Canarelli ». Deux « C » mais deux caractères si différents !

L’un est corse, l’autre Luberon. Tout en étant sudistes, ils ne s’opposent pas vraiment mais se complètent plutôt. Ils sont d’un prix semblable, et remarqués tous deux à différents concours.

On ne présente plus le « clos Canarelli 2006», fierté de son propriétaire, Yves, et de l’île qui le voit grandir. Etincelle scintillante, dans les livres de caves et les cartes des vins des bons restaurants corses, peu distribué chez nous, à part chez quelques fins connaisseurs (par exemple P. Reboul, à Aix…). « Canarelli rouge » est l’excellente preuve de la réussite du mariage entre la tradition ancienne (vieilles vignes de Nielluciu surexcitées par quelques pieds de Syrah) et les techniques de vinification modernes. La biodynamie agit sur lui comme une bonne fée avec sa baguette magique.

« Château Clapier Tessiture 2005 » semble plus sage, avec son mélange trois tiers de Syrah, Grenache et Pinot. Mais il n’en est rien. Ne cherchons pas le quatrième tiers, comme l’aurait fait Marius avec le Picon bière, il n’existera que sur nos papilles et s’appellera plaisir. La tessiture d’une voix désigne l’ensemble des notes qu’un chanteur est capable d’émettre. Sacré symbole ! Ce vin en est le remarquable exemple, il résume tout le travail du vigneron dans sa recherche de perfection : bouche intense et soyeuse, mariage parfait du fruit et des arômes toastés, finesse aromatique. Pour cette cuvée de prestige, les meilleures parcelles du domaine sont utilisées. Ce soir, les convives n’ont eu droit qu’au meilleur…

4) Pour terminer, ou plutôt pour débuter la fin, un petit tour vers le grand sud et l’expression de son excellence : le « Maury ».

Ce « Mas Lavail blanc 2005 » a obtenu 7,3 sur 10 ; c’est dire s’il a régalé les invités. Une valeur sûre de réussite et certitude de compliments. Belle robe de Cendrillon, brillante et dorée, charmants effluves d’agrumes et de miel, on rêve d’une fin de journée d’été avec le soleil descendant, ombres grandissantes et douceur du soir qui va venir doucement. Cézanne n’aurait pas fait mieux ! Velours sur la langue et fruits du mendiant dans la bouche, on reste au sud, on y est bien, surtout si l’été y vient vite…

La soirée s’est achevée sur une tasse de café, accompagnée d’un petit verre de genépi… que l’on ne présente plus !

Bonne année à tous, avec modérations, mais jamais sans passions !

Iza

Les caves du Clos Canarelli :

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