Dégustation Rhône Nord "Vieux millésimes / Jeunes millésimes"

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- Hermitage Tardieu Laurent 1997 (7,3 sur 10)

- Hermitage Tardieu Laurent 2006 (6,7 sur 10)

- Saint-Joseph Gonon 2001 (6,3 sur 10)

- Saint-Joseph Gonon 2005 (7,1 sur 10)

- Côte-Rôtie Gerin Champin le Seigneur 1999 (6,9 sur 10)

- Côte-Rôtie Gerin Champin le Seigneur 2005 (8 sur 10)

- Côte-Rôtie Gerin Les Grandes Places 2000 (7,8 sur 10)

- Côte-Rôtie Gerin Les Grandes Places 2006 (8,4 sur 10)

- Hermitage Marc Sorel 2000 (7,2 sur 10)

Le résumé

"Doit-on ou aime-t-on boire les vins dans leur jeunesse, sur le fruit, ou alors au contraire faut-il absolument les garder jusqu'à un âge avancé pour profiter pleinement de leur maturité ?"

Cette angoissante question, Lionel ne cesse de se la poser, n'y trouvant jusqu'à ce jour pas de réponse satisfaisante. Alors afin de délivrer notre ami de cette obsession, nous avons missionné  une brillante quoique équipe de spécialistes. Au jour J et à l'heure H, ayant dé joué tous les pièges tendus par la police et la gendarmerie, nous voila donc tous chez Patrick, prêt à déguster, disséquer, analyser et noter le MAGNIGFIQUE échantillonnage (2 blancs et  7 rouges ; (vive la discrimination positive)) tous sélectionnés après un casting féroce mais juste de Lionel et ses comparses (dont je tairai le nom par soucis de confidentialité).

20H36 : Notre travail commence. Consciencieusement chacun observe les deux verres posés devant lui ou elle par delà deux rondelles d'AAAndouillette, un velouté de cèpes préparé avec les pieds par Lionel (une vielle recette transmise par un ami shaman) et un risotto "de la muerte" "agréménté des pétits légoumes dou jardin".

 Il faut reconnaître que notre travail n'est pas facile. Comment choisir entre ces deux millésimes d'Hermitage blanc, élevés par Laurent & Tardieu, les Dupont & Dupond de Lourmarin, grands éleveurs de vin (si si) devant l'éternel. En effet, le millésime 97 offre à nos narines une belle complexité mais, du moins dans un premier temps, moins de longueur et de puissance en bouche que le millésime 2006 ; qui lui au contraire présente un nez un peu grossier, fortement boisé.

Face à cette difficulté, notre discussion prend l’allure d’un quasi pugilat entre ceux qui notent le 2006 pour ce qu’il sera et ceux qui évaluent le 97 pour ce qu’il a été ou ce qu’il est encore.

Enfin bref, chacun expose son "poing de vue" et vient l’heure du vote : 7 à 5 pour le millésime le plus ancien qui coiffe au poteau le plus jeune.

20H50 : voici un SAINT JOSEPH qui s’avance, accompagné d’un binôme de terrines surprises, dont une de céleri (étonnant). Le 2005 roule des mécaniques, tous tanins sortis et forts accrocheurs, la bouche gaillarde, alors que le 2001, bien qu’un peu réduit, développe une animalité ma foi de fort bon aloi, puisqu’au moment du vote, il recueille 8 voix pour 4.

A ce moment là  de notre étude, le plus anciens d’entre nous rayonnent. En effet, il semblerait que la sérénité et la rondeur de l’expérience l’emporte sur la fougue et l’angulosité de la jeunesse. Cela durera-t-il ?

Cela reste à voir.

Un peu plus tard, c’est au tour du premier Côte Rôtie. Le 99, micro réduit, tout en cuir s’achève sur une finale courte et amère alors que le 2005, au contraire, est long en bouche, poivré, avec des tanins qui râpent « finement ». Résultat 9 à 3 pour la jeunesse, l’espoir change de camp…

Encore plus tard, vient enfin La Daube de joue de porc et, à sa suite, un "Grand Place" 2000 et 2006. Pour être honnête, tous les participants se ruent et se délectent de cet exceptionnel plat. Puis, presque à contrecœur, chacun se retourne vers son verre. Là, à nouveau, le 2000, pourtant doté d’un réduit élégant et agrémenté d'un "c’est bon, en mangeant", prend une "pillée" monumentale par le 2005, trèèèèèès long, concentré et... MAGNIFIQUE.

Score 10 à 1 + 1 NSP.

Il semble maintenant clair que les Cotes Rôties soient appréciés plutôt jeunes par notre compagnie. Mais ce n’est que la vérité d’un jour, sur la base d’un écart entre les millésimes peu (trop peu ?) important, finalement, au regard du potentiel de garde de ces vins.

Il semble évident que l’étude doit se poursuivre.

Pour finir en beauté cette soirée nous dégustons un Hermitage rouge Marc Sorel 2000 ; pour accompagner une triade de fromages, dont un livarot de Bourgogne, fort apprécié quoique normand ou breton malgré lui.

Voilà, repus et contents, nous repartons vers nos foyers en remerciant Patrick pour son accueil et Lionel pour son tour de main et de langue, heureux du devoir accompli.

JP

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