Dernière modif : 06/02/10

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VENDREDI 29 JANVIER 2010
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Dégustation Spécial Bordeaux rouges

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- Vin de Pays de l'Ardèche Chatrus

- Saint-Emilion Grand Cru Clos Fourtet 1999 (7,1 sur 10)

- Saint-Emilion Tertre Roteboeuf 1999 (6,5 sur 10)

- Côtes de Bourg Roc de Cambes 1999

- Pauillac Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1999 (8,5 sur 10)

- Saint-Julien Léoville Las Cases 1999 (8,5 sur 10)

- Margaux Château Palmer 1999 (7,9 sur 10)

- Saint-Julien Ducru Beaucaillou 1999 (7,6 sur 10)

- Saint-Estèphe Cos d'Estournel 1999 (7,4 sur 10)

- Vin de pays d'Oc Gayda Chemin de Moscou 2005

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Le résumé

SOIREE BORDELAISE…

Après la trêve hivernale, Michel, Hervé et Serge nous ont offert ce soir une belle leçon très riche pédagogiquement, sans pour autant négliger l’aspect « plaisir » de la rencontre. Nous n’avions pas encore réussi à nous regrouper autour des Bordeaux. Cette dégustation horizontale de 99 nous aura permis de le faire, d’une superbe façon.

Qu’est-ce qu’une horizontale ?

La dégustation horizontale correspond à l’examen de vins de plusieurs domaines d’une même région ou appellation, dans un millésime identique. Ceux qui souhaiteront en savoir plus se reporteront à la fiche correspondante de leur classeur IVV.

1999 fut, bien sur, l’année de la tristement célèbre tempête. Début septembre, à l’amorce des vendanges des cépages précoces, une averse de grêle détruisit une partie de la récolte de Saint- Emilion. Hormis ce cas particulier, le millésime est marqué par un climat très chaud et une pluviométrie excessive.

Ce soir, Michel et Serge ont choisi de comparer le millésime sur des vins « accessibles », d’un point de vue financier (quoique…) mais aussi gustatif. En effet, nés en 99, ces vins sont à déguster pour la plupart depuis 2006, bien que certains puissent encore se garder. Nous verrons lesquels au cours de la soirée.

Après un étrange « Chatrus » aveugle, mono cépage rare déniché en Ardèche, que bien sûr personne n’a trouvé (restons fidèles à notre réputation IVV quoique, sur ce coup là, nous étions excusables), nous sommes désormais impatients de découvrir le 1er bordeaux. Ce soir, le plaisir commence dès la lecture de l’étiquette. Les noms à eux seuls nous enchantent par leurs doux échos dans nos cerveaux gourmands !

         1)         Voyons le 1er : Un Saint Emilion Grand Cru Classé, « Clos Fourtet ».

Michel a frappé fort dans le choix du premier vin : il veut une entrée en matière virile et sûre. Le vignoble de Saint Emilion est le plus connu au monde, le site est même classé au patrimoine de l’UNESCO. Quand on sait qu’aucun village corse n’a obtenu cette distinction, on imagine aisément à quel point il doit être beau ! [je vous le confirme… NDLR].

Redevenons sérieux… Hervé nous apprend qu’à Saint Emilion, il existe 2 AOC bien distinctes : le « Saint Emilion AOC » (tout simple…) et le « Saint Emilion Grand Cru », différenciées par un cahier des charges bien définis. Bien entendu, les défenseurs de la seconde sont draconiens et re-goûtent chaque année des millésimes pour maintenir ce droit à l’appellation « Saint Emilion Grand Cru ». Pour l’appellation Grand Cru, il existe de plus un classement (l’élite de l’élite), le Clos Fourtet fait partie des Grands Crus Classés.

« Clos Fourtet » nous présente sa robe rouge vif et dense. Porté au nez, on sent quelque chose de fantastique, très puissant, complexe et boisé… avec quelques notes de violette, question de récepteurs olfactifs. La bouche est riche, veloutée, solide. Vin équilibré, mais petite déception sur la longueur de bouche qui pourrait être plus longue.

Ce soir encore, il apparaît que le positionnement du 1er vin est très important car il conditionne fortement l’appréciation sur les autres.

         2)         Passons au 2ème : « Château Tertre Roteboeuf, Saint Emilion Grand Cru.

Il faut en garder un peu dans les verres, jusqu’au suivant, car viendra ensuite un second vin, du même propriétaire, jugé inférieur. Nous pourrons alors les comparer, le propriétaire étant le même, la méthode de fabrication égale. La seule différence devrait venir du terroir, mais il sera peut être difficile de la sentir.

Monsieur François Mitjaville est un artiste, un homme très particulier, différent, passionné, aux antipodes du vigneron classique. Ses vins sont quasiment introuvables dans les foires, tant le personnage est ambigu et la production minime. Le domaine « Tertre Roteboeuf » est tout petit (6 ha, pas plus). Il nous propose ce soir un vin au nez très fort, avec 65% de Merlot et 25% de très vieux Cabernet Sauvignon (vignes de plus de 80 ans). Récoltés tard, quand il fait le plus chaud, les grains très mûrs s’accordent à merveille entre eux, pour offrir un vin explosif en bouche, avec un superbe volume et des notes exaltées de fruit confit, de vanille et de boisé. Cependant, il ne captive pas aussi longtemps la bouche qu’on le souhaiterait.

Tout de même, l’assemblée est conquise et le les adjectifs ne manquent pas : « superbe », « génial », « divin »… Céline préfère tout de même le premier vin.

Revenant aux sources même de l’Asso, Hervé nous propose les assiettes de charcuterie, terrines, pancetta (je ne sais pas le dire en français… [moi non plus NDLR]) accompagnées de tartinettes de campagne (« tranches de pain » serait trop banal).

         3)         Gardant donc, non sans mal, le « Tertre », nous comparons donc avec le 3ème vin.

Michel le qualifie de « sous-appellation » ou « appellation secondaire » ce qui devrait faire très plaisir aux propriétaires de cette région viticole… Jean Philippe précise que le cru produit est « moyennement exceptionnel » !

Les vignes de ce 3ème sont donc en « AOC Côtes de Bourg » ; c’est une des appellations qui souffrent le plus de la crise. Pourtant très masculin de réputation, François Mitjaville qualifie lui, son vin de « sensuel ». Nous goûtons donc un vin « masculin-sensuel » : le « Roc de Cambes ». Ce vin est élevé 22 mois en fût, il étonne par sa finesse et sa douceur, avec des arômes de café, d’épices et de cacao. Les arômes tiennent plus longtemps, sa complexité est frappante. 

Avant de changer d’orientation, pour changer de rive, la discussion s’engage sur une comparaison des 3 premiers vins. Le premier, le « Clos Fourtet », plus fin, plus long, plus constant aussi, est préféré de tous. Serge tempère, à raison, qu’il était dégusté seul. Sa finesse fait qu’il aurait eu du mal à accompagner la charcuterie. Il ne remporte cependant "qu’une moyenne de 7,1 sur 10…" 

         4)         En 4ème vin, voici un « AOC Pauillac » : « Pichon Longueville Comtesse de Lalande ».

On bascule là dans le Médoc. Le vin est plus fin, plus souple et rond. Il est bien fini. Son nez de prune et d’épices est superbe. Il nous présente une grande longueur et nous fait profiter longtemps de ses saveurs. On rêve alors de côte de bœuf. Sur la rive gauche, on s’attendrait à un vin plus structuré et plus tannique, mais le Pichon Comtesse est probablement l’un des vins les plus "rives droites" de tous les vins du Médoc, du fait de la forte proportion de merlot dans l’assemblage.

Les grands noms continuent de défiler…

         5)         5ème position pour le « Léoville Las Cases », « AOC Saint Julien ».

Le vin séjourne 18 à 20 mois en moyenne dans les barriques de chêne neuves. Avec 62% de Cabernet Sauvignon, il arbore une robe pourpre dense et dégage de classiques arômes de vanille, de cerise noire et de groseille. Le chêne grillé se ressent aussi. Il est fin, révèle un aspect bien travaillé, malgré le nez moins long mais plus intense. Il nous fait penser à un Margaux. L’harmonie d’ensemble est naturellement très belle. Son prix calme néanmoins  quelques ardeurs, mais les notes ne le péjorent pas : il obtient la meilleure moyenne de la soirée : 8,5 sur 10 !

         6)         Nous parlions de Margaux, le voici : « Château Palmer ».

Merlot et Cabernet Sauvignon égalitaires sont accompagnés du Petit Verdot à 6%, juste pour le plaisir. Le vignoble est placé en culture raisonnée et les effets se ressentent. La finale est belle, sur le pruneau. Avant ça, son nez révèle la puissance généreuse du cuir. Très séduisant, il se place en 3ème rang sur la notation des IVVeinards de la soirée, avec une moyenne de 7,9 sur 10.

         7)         Nous préférons le cantal des fromages pour notre dernier concurrent.

Michel a placé ce « Cos d’Estournel » pour clôturer la soirée, avant la surprise d’Hervé. C’est une « AOC Saint Estephe ». Le succès fulgurant dû à la qualité du vin permet aux propriétaires de faire des exportations lointaines ; d’où l’influence chinoise ou indienne que l’on retrouve sur l’image de l’étiquette. Ce vin est mondialement connu, il représente une référence dans les foires. Cependant, ce millésime reste à vieillir encore et se révèle un peu brut en bouche. Son nez est un peu trop réservé mais on sent quand même les beaux fruits noirs. Il est joli et fin, et ravit l’assemblée. Il obtient une belle note de 7,4 sur 10 de moyenne.

         8)         Le dernier n’est pas un Bordeaux ; il se trouve à l’aveugle.

Hervé gage un carton pour le découvrir. Ce n’est pas une AOC. Quelques notes de cacao pour Eric ; Michel avance un « Languedoc – Grenache – Mourvèdre – Syrah » et Lionel tempère : « Vin de pays de l’Hérault ». Eric part sur des Schistes, du Mourvèdre mais avec du Cabernet. Mais notre référence « Daumas Gassac » nous empêche de rester vers ces terroirs là. Et puis, il y a la caisse promise… Hervé dévoile alors le petit mensonge : 60% Syrah, 35% Grenache, 5% Cinsault ; on est bien en Vin de Pays d’Oc, sur une année 2005. Il s’agit du « Chemin de Moscou » du Domaine Gayda. Satisfait d’avoir sauvé sa caisse, Hervé nous rassure qu’il y a 3 ans, nous n’aurions pas été capables de nous rapprocher aussi près de la découverte parfaite : « Région – Cépage – Année » !

Lionel ramasse les croutes pour ses poules, Michel nous donne rendez-vous sur IVV Club, le groupe Facebook de l’Asso, puis il est temps de se séparer pour clôturer ce beau moment après avoir noté les vins.

De l’avis de tous, Michel nous a offert une brillante prestation, régalante, et nous avons une fois de plus passé une excellente  soirée. Merci à tous les trois, et bravo !

Iza

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